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pingu
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MessageSujet: Nouvelle   Nouvelle EmptyJeu 12 Jan à 7:56

C'est une petite nouvelle que j'ai écrite il y a de ca maintenant .. deux ans je pense.

Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris, toujours est il que j'ai pondu ce texte. Enfin, si, j'avais mes raisons, mais comment ces raisons se sont faites inspiration, puis texte, hé hé, mystère.
Je n'ai jamais été capable de réécrire quelque chose du genre, ni même de retrouver un style pareil. Y en a qui aime, d'autres qui ne supportent pas. Vous verrez bien si ca vous tente de le lire Wink
Bon, stop le blablatage. Bonne lecture aux courageux ^^

Chapitre I

Dans le port tout était gris. Le brouillard enveloppait les bâtiments d’un voile sans vie, d’un oubli. Gwen n’allait nulle part, elle allait vers un futur sans passé. La tête enfouie dans sa veste, ses écouteurs dans les oreilles, elle dérivait, telle l’épave d’une âme abandonné, dans les rues de cette ville portuaire qu’elle avait connu durant son enfance perdue. De temps en temps, elle s’arrêtait, essuyait une larme, et continuait sa route, comme un tunnel sans fin, sans départ.

Elle arriva enfin devant le port. Dans la nappe grise, on pouvait apercevoir en haut des mats des lumières jaunâtre, blafardes, spectrales, telles des feux follets ne voulant qu’une seule chose : ta mort ; voulant à tout prix t’accueillir dans leur mondes de mort, sans idées noires, hors du temps, de tous sentiments. Gwen aurait bien voulu les rejoindre. Elle avait perdue tout goût pour la vie depuis bien longtemps. Depuis que ces gens sauvages, qui au nom de leur belle intelligence, s’étaient permis de la jugé sans la connaître, de la détruire sans la comprendre, de briser ses beaux rêves sans y avoir goûté. Ils l’avaient réduite en esclavage, lui avaient volé son enfance. Elle en avait renié depuis bien longtemps son passé, car il lui faisait mal, et elle en avait honte, elle ne savait d’ailleurs pas pourquoi elle en avait si honte, puisque rien n’était de sa faute. Mais ces gens s’étaient tellement foutu de sa gueule, l’avait tellement rabaissée, qu’elle avait honte de ce qu’on avait fait d’elle. Elle ne savait pas qui elle aurait pu être, quelle joyeuse fée était morte il y a bien longtemps. Elle ne savait pas non plus qui elle était, qui était l’ados qui dormait en elle. Mais, surtout, elle ne savais plus ou aller. Cette petite fée morte, qu’allait-elle donc devenir ? Qui voudrait d’une épave à la dérive ? Qui s’intéresserait à elle, alors qu’elle ne s’aimait pas plus qu’elle n’aimait ses tortionnaires ?

Dans sa tête dansaient des milliers de questions, de pensées de haines et de mépris ; mépris de soi même, des autres, de l’Homme. Toutes ces idées dansaient en farandoles dans sa tête, et se faisaient une fête de l’agonie de son âme. Plus elle les combattait, plus elle se démenait, plus elle se forçait a changer, a vivre, plus on lui renvoyait une image d’elle haïssable, et ses idées dansaient de plus belle. D’accord elle n’était pas top modèle, mais elle s’en foutait du physique, enfin, c’était ce qu’elle prétendait. Parce qu’en vérité elle en était malade, esclave, se trouvait horriblement laide. Elle aimait bien rire, déconner, mais personne n’avait le même humour, et elle disait, «ba tant pis, moi c’est comme ça que j’suis ! Il faut de tout pour faire un monde ! Désolé ». En vérité elle aurait bien voulu faire rire un garçon, elle aussi. Elle passait ses journées entières à proclamer sa différence, mais passait ses nuits à rêver d’être comme les autres, telle un esclave rêvant d’être à la place de son monstre de tortionnaire. Ces nuits entières de combats contre soi-même l’épuisaient. A peine une idée chassée, une autre revenait, dans une farandole mortuaire.

Elle s’engagea sur le quai, les vagues se brisaient inlassablement contre les piliers en bois, dans un bruit monotone, machinal. C’était un chant lugubre, se mêlant à la perfection avec la triste complainte de la brise. Puis une fois arrivé au bout du quai, elle fit demi-tour, les joues trempées par l’éclat des vagues et par ses larmes. Elle continua sa dérive, qui l’amena à la vieille tour au-dessus du port. Elle grimpa l’escalier sans bruit, où s’engouffrait dans un languissant murmure la brise marine. En haut, le vent soufflait avec violence. Elle monta sur les créneaux, et regarda devant. Jours après jours, inlassablement, ses pieds se rapprochaient du vide. Elle aurait bien voulu les retenir, elle ne voulait pas faire le grand saut. Mais son esprit agonisait et ne demandait qu’à s’endormir, il voulait arrêter de souffrir. Il voulait crier, mais ses lèvres n’en faisaient rien. Il voulait hurler sa solitude, son mal-être, son désespoir au monde entier, mais aucun son ne sortait, et Gwen se rapprocher du vide comme dans un ultime cri d’appelle à l’aide. Elle luttait contre elle-même, menant des combats bien solitaires. Elle regarda au loin, et se demanda si l’horizon cachait une terre magique où elle pourrait enfin vivre.

Elle resta ainsi longtemps, debout, seule face aux éléments, à lutter contre eux, contre nous aussi. Soudain, elle entendit des pas. Elle sentit monter en elle un violent sentiment de haine et de détresse. Qui avait osé profaner son sanctuaire, son jardin secret où elle aimait se retrouver ? Qui avait découvert son dernier refuge où elle arrivait encore à combattre son mal de vivre ? Elle s’aperçu que s’était peut être sa fin, que ses combats étaient finis, sa dernière forteresse de cristal brisée. Le mal, les gens allaient venir la persécuter même ici. Elle en voulait à ces pas. Mais en écoutant plus attentivement les pas, elle découvrit qu’ils étaient hésitants… qui pouvait bien hésiter à l’approcher ? Qui avait assez de respect pour avoir peur de la déranger ? Elle se retourna pour voir à qui elle avait à faire. Une silhouette se détachait dans l’ombre du porche. Mais qui cela pouvait bien être ?
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pingu
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MessageSujet: Re: Nouvelle   Nouvelle EmptyJeu 12 Jan à 7:57


Chapitre II

Comme tous les samedi, Gaétan prit son vélo et partit là où l’envie le menait. Il aimait bien partir ainsi, vers l’inconnu, sans savoir où il arriverait. Il ne s’était encore jamais perdu, mais il allait toujours plus loin, allant même maintenant dans des coins qu’il ne connaissait pas. Il ne prenait pas de carte, car il trouvait que cela gâchait le côté aventure de la chose. Toutefois ce jour là, il s’attarda un peu dans les rues de la ville. Il n’y avait pas un chat. C’était bien le seul à sortir avec un temps pareil. En plus du vent et du froid, la ville était comme gommée par le brouillard, et il trouvait cela beau. Il faisait partit de ces gens qui trouvaient qu’un paysage était bien plus majestueux par temps grix, voir pire, quand les nuages dessinaient dans le ciel des motifs tourmentés, quand on faisait face au vent et à la pluie pour admirer le tableau ainsi offert, et c’est pour cela qu’il avait décidé de monter à la vieille tour, pour voir la ville éclairé et sa crique, voir la lueur des fenêtres, les cheminés fumer, crachant de petits nuages argentés. Enfin, espérait-il pouvoir apercevoir quelque chose, car plus il avançait, plus la brume se faisait dense, comme si elle voulait se transformer en un épais cocon enfermant ses prisonniers dans un voile d’oubli.

Soudain, à travers le brouillard il aperçu une silhouette. Elle marchait d’un pas las, la tête enfoncée dans sa veste et ne regardait pas où elle allait. Elle ne semblait allait nulle part. En effet il était sur la place Sirkis quand il l’aperçut, or la personne se dirigea d’abord vers la grande rue, puis bifurqua vers la mairie, pour enfin se diriger vers le port. Gaétan avait décidé de la suivre, sa curiosité éveillée par cette étrange attitude. En effet la personne ne semblait pas savoir où aller, de plus elle avait une démarche lente, endormie. Avec ce temps, les rares âmes qu’il avait croisées se déplaçaient avec vivacité. Mais surtout, cette personne lui rappelait quelqu’un. Il la connaissait, c’était sur ! Il descendit alors de son vélo et se mit à suivre cette mystérieuse silhouette. De temps en temps, la personne s’arrêtait, donnait un coup de pieds dans un caillou traînant par là, passait sa manche sur son visage, et continuait. Elle se dirigea vers le port, mais y arriva par plusieurs détours qui n’avaient aucun sens. Une fois là-bas, elle resta au bout d’un quai, à contempler debout face à la mer, la danse agité des vagues s’écrasant contre les piliers des quais, dans des gerbes d’écumes impressionnantes. Puis, au bout d’un moment, elle fit demi tour et monta vers le haut de la falaise.

Gaétan n’avait toujours pas vu le visage de cette mystérieuse personne, et n’osait pas s’approcher de peur de se faire remarquer. Ce qui était complètement idiot, car cette personne n’allait pas lui faire de mal juste parce qu’il la croise. Mais quelque chose en lui, quelque chose dans la démarche de cette personne, quelque chose dans son cheminement sans but apparent, lui disait que cette personne, visiblement plongée dans de profondes pensées, n’aimerait pas être dérangée. De plus, il savait qu’il n’aimerait pas être vu par cette personne en train de la suivre. Pourquoi, il n’aurait pu le dire exactement, mais bien qu’il ne savait pas qui c’était, il savait juste qu’elle lui était chère et qu’il la côtoyait régulièrement. Cette façon de se comporter ne lui était pas étrange. Alors il continua à la suivre discrètement.

L’ascension fut laborieuse pour Gaétan, car elle avait emprunté l’escalier, chose difficile à faire avec un vélo. Mais Gaétan la suivit comme même, portant bravement son vélo, en essayant de rester à distance, de la garder en vue, et de ne pas faire trop de bruit. Heureusement, le brouillard et le vent l’aidaient dans sa filature. Une fois en haut, la silhouette se dirigea vers la vielle tour. C’était une vieille tour de pierre, construite par le baron local pendant les invasions vikings pour protéger sa bourgade. Elle était donc très vieille, et la petite ville en avait fait depuis longtemps son emblème, et les histoires qui courraient dessus étaient légions. Malheureusement, depuis quelques années, les travaux de rénovations dont elle avait tant besoin traînaient, et maintenant peu de monde s’y rendait. Les touristes la dénigraient au profit du musée municipal, et les habitants locaux ne s’y intéressaient guère. Seuls quelques personnes aimant ce coin y venaient parfois. C’était des peintres, photographes, poètes, ou tout simplement des amoureux de beaux paysages, comme Gaétan.

La personne entra dans la tour, et monta par l’escalier à son sommet. Gaétan cala son vélo à l’intérieur, contre l’escalier, puis l’emprunta à son tour. Il y sévissait un violent courrant d’air, et le vent sifflait dedans, si bien que Gaétan pu y monter discrètement sans difficultés. Il se demandait bien qui de sa connaissance pouvait venir ici, par un temps pareil, et surtout après une telle dérive. Arrivé en haut, il ne se montra pas tout de suite. Il resta tout d’abord dans l’ombre, le haut de son buste seulement dépassant du haut de l’escalier. Il l’observa à travers le porche. La personne, de taille moyenne, avait une longue et somptueuse chevelure rousse maintenant qu’elle avait enlevé sa capuche. C’était donc une fille. Elle portait un pantalon baggy, une veste noire lui arrivait jusqu’au genou. Il semblait y avoir de grandes poches dans lesquelles elle mettait ses mains. Elle avait autour du cou une écharpe de laine bleue. C’était sur, il connaissait cette personne, mais qui était-ce ?

Soudain il la reconnu. Il la reconnut à son écharpe, mais aussi à sa chevelure. Surpris, il fit quelque pas en avant pour s’en assuré, mais pas de doute. C’était elle. Non cela ne pouvait être vrai ! Ce ne pouvait être elle. Mais si, pourtant, c’était bel et bien elle. Gaétan n’en revenait pas. Il l’avait suivit durant tout ce temps, sans qu’il ne la reconnaisse, sans qu’elle ne l’aperçoive ! Il se sentit alors tout con, là, à la regarder, et eu brutalement peur de se faire voir. Dans un sursaut, il voulut alors faire demi tour, commença à reculer doucement, mais trop tard. Elle se retournait déjà.
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pingu
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MessageSujet: Re: Nouvelle   Nouvelle EmptyJeu 12 Jan à 7:57

Chapitre III

Elle le reconnu. C’était Kerkalen. Ils étaient du même lycée, et ils s’étaient rencontrés il y a quelques semaines par l’intermédiaire d’une connaissance communes, qui n’était qu’autre que le meilleur ami de Gaétan. Ils avaient alors fait connaissance, et les jours suivant ils avaient passé de bons moments. Elle s’était d’ailleurs étrangement comportée quand ils étaient seuls. Elle s’était sentie comme libérée, et elle avait pris conscience qu’elle avait peut être été réellement elle-même pour la première fois depuis bien longtemps. Elle savait que ce n’était pas du à un sentiment amoureux, car l’effet aurait été le contraire. Non, elle avait eu le sentiment que son comportement venait du fait, que pour une fois, on l’avait prise au sérieux, qu’on lui avait laissé une chance de « prouver » qu’elle n’était pas la conne sans espoirs. Elle frissonna d’horreur devant cette horrible pensée. Elle devait se battre parce qu’une bande de cons finis l’avaient catalogué comme étant la conne du lycée. Elle était pleinement reconnaissante à ce garçon, mais se demandait la raison de son comportement. Ce n’avait été pas motivé par l’amour. Qui pouvait l’aimer ? Avec sa tête et ses boutons, non, elle avait perdue tout espoir d’être aimée. Mais alors pourquoi avait-il cherché à connaître la fille dont tous le monde se foutait de sa gueule, y compris ses « amis », la fille à qui on faisait toutes les saloperies possibles ?

Pendant les jours suivants, ils avaient parlé assez souvent ensemble, et un début d’amitié était né. Un rayon de soleil dans la vie de Gwen. Mais on avait souvent reproché à Kerkalen d’être avec elle, et il s’était bien fait tailler, comme elle, et ce devant elle. Certains avaient même commencé à le rejeter, Gwen avait eu peur que cela finisse comme elle, qu’il se fasse rejeter par tout le monde à l’exception de quelques personnes, et encore. D’un autre côté, elle avait espéré qu’il reste avec elle, qu’il ne la laisse pas replonger de plus belle dans son abîme de solitude. Mais il l’avait fléchit devant la pression sociale, et il l’avait beaucoup moins vu cette semaine. Cela faisait même quelques jours qu’ils ne s’étaient pas parlés, au grand désarroi de Gwen. Elle lui en voulait d’ailleurs, et elle pensait qu’il ne valait au final pas plus que les autres. Elle décida alors de l’ignorer, là, alors qu’il la regardait depuis l’intérieur de la tour, et repartit à sa contemplation de la mer, mais l’envie n’y était plus. Elle écoutait en réalité avec grande attention la réaction de Gaétan.

Il n’en croyait pas ses yeux. Gwen ! Il resta tout d’abord muet, puis se reprit et l’observa. Son cœur battait à tout rompre, et se sentit rougir. Il eut peur qu’elle pense que sa présence était volontaire, qu’elle se doute de ses sentiments. Cependant il se fit violence et resta là, et la regarda. Elle le regardait, mais son regard fixait le vide. Ils restèrent ainsi, à se regarder mutuellement pendant un moment qui paru interminable à Gaétan Kerkalen. Soudain, elle se retourna. Il cru que son sang se glaçait dans ses veines, et sentit son cœur s’arrêter de battre. Comment pouvait-elle ainsi l’ignorer, comment pouvait-elle casser ce début d’amitié qui s’était créé entre eux, c’était d’ailleurs plus que de l’amitié pour lui. Puis il sus. Ce fut une dure prise de conscience, un second choc, encore plus violent, car cela le mettait face à face avec une partie de lui-même qu’il essayait de se cacher. Elle ne lui pardonnait pas d’avoir craqué à la pression des gens, mais ne pouvait-elle pas essayé de le comprendre ? Il ne pouvait pas non plus tout lâcher pour elle, alors qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques semaines ! Mais il s’en voulu tout de même d’avoir réagit aussi lâchement. D’ailleurs, il y avait déjà plusieurs jours qu’il s’en voulait, qu’il regrettait, mais les gens ne voulaient rien savoir et continuaient de se foutre de sa gueule à chaque fois qu’il était avec elle, alors …Il voulait maintenant s’excuser. Elle vivait tous les jours un enfer au lycée, et alors qu’elle avait du entrevoir une lueur d’espoir, lui l’avait traité de la même manière que tous ces cons. Non, il avait gaffé, il fallait maintenant qu’il se reprenne et sauve cette belle petite histoire. Pourvu que se ne soit pas irrémédiable, qu’elle comprenne le pardon.

Il prit alors son courage à deux mains et avança. Il vint à sa hauteur, pas à pas, timidement, l’observant. Elle semblait être retournée à sa contemplation de la mer, mais de petits tics nerveux la trahissaient. Elle était en fait en grand état de stress. Soit Gaétan la dérangeait vraiment, soit elle était dans la même situation que lui, désirant cacher des sentiments dont ils avaient un peu peur. Une fois coté d’elle, il s’assit sur le rempart. Il n’avait toujours pas dit un mot.

C’est alors qu’elle se retourna et s’assit à coté de lui. Ils se regardèrent, yeux dans yeux, toujours en silence. « Et si j’étais en train de tomber amoureuse ! » se dit-elle. Il restèrent ainsi un long moment, à l’abri des regards, à se contempler, à la découverte l’un de l’autre, se disant que la nature humaine avait elle aussi ses paradis terrestres. Soudain Gaétan se rappela pourquoi il était venu s’asseoir ici. Il était dans un tel état qu’il l’avait quasiment oublié. Il se décida alors de parler.
« - Tu sais, Gwen, je voulais m’excuser pour ma conduite de ces derniers jours. » Il s’aperçu que sa phrase était idiote, mais bon, il ne pouvait guère faire mieux dans son état ! « Je regrette de t’avoir laisser ainsi seule, juste parce que ces cons me l’ont reproché. Tu sais … je sais pas comment te le dire, mais disons pour faire simple que je n’ai pas osé affronter les reproches de mes potes, et bon, voila quoi, dans le fond je m’en veux vraiment à mort. »
Elle lui sourit, un sourire qui fit de Gaétan le premier Homme à planer avec ses propres ailes.
- Bâ, c’est pas grave, t’es là, et je sais ce que tu veux dire. Je dois avouer qu’à ta place, je ne sais pas si j’aurais agit mieux »
Gwen avait alors presque complètement oublié les reproches qu’elle lui faisait il y a un instant.
« - Si, pour moi, ça l’est, car je n’aime pas réagir comme ça, répondit-il d’un air absent, comme se parlant à lui-même. »
Puis il releva la tête, et tout en regardant l’horizon, il continua.
« - J’aime me dire à moi-même que je suis un type bien, un type qui tend la main aux gens en détresse, mais à chaque fois, je réagit comme tout ces cons, pour me la péter sûrement, pour montrer que moi aussi je peux être un connard qui lapide la première personne que l’on catalogue comme bouc émissaire. Mais après coup, je regrette toujours et me jure de ne pas recommencer. Et à chaque fois je recommence. J’espère seulement que je ne t’ai pas trop blesser… »
Un douloureux silence s’installa pendant quelques longues secondes, puis Gaétan eut un petit soupir, à la fois triste, désabusé et moqueur.
« - Débile ce que je vient de dire… comme si je pouvais ne pas t’avoir blesser … vraiment, j’ai trop honte pour te demander pardon …
- oui, en fait, ça m’a fait mal … mais n’ai pas honte de demander pardon … sans ça, on ne pourrait pas se reparler, et ça, je ne le veux pas. Tu sais, oui tu m’as blesser, comme tu dis, mais le faite que tu viennes ici pour me demander pardon me fais vraiment plaisir. Je crois que tu es pardonné, ajouta-t-elle avec un grand sourire »
Et hop, Gaétan plane une seconde fois.
« - Ne me pardonne pas si vite, parce que je ne sais pas si de retour au lycée je serais assez fort pour ne pas recommencer.
- Ne sois pas si dure avec toi ! »
Il y eut de nouveau un silence, légèrement gênant, bien qu’ils le soient de moins en moins, puis elle eu un petit rire.
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pingu
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MessageSujet: Re: Nouvelle   Nouvelle EmptyJeu 12 Jan à 7:57

Chapitre IV

Ils avaient tout deux la gorge nouée et avaient de temps en temps des gestes nerveux, se rongeant les ongles ou se tordant les mains.
« - Alors comme ça toi aussi tu viens aussi ici… mais t’as fait comment pour monter en vélo ?
- Ba ça dépend : soit je prend la vielle route romaine…
- L’escalier ?!
- Oui, je porte alors mon vélo, comme aujourd’hui.
- C’est toi qui me suivais !
- Euh, oui, peut être bien, mais je ne savais que c’était toi »
Bien Gaétan espérait ainsi se sauver d’une situation bien embarrassante, mais il eut la nette impression que sa voie avait déraillée et qu’il n’avait pas été du tout naturel.
« - Soit tu disais … »
Ouf, elle faisait comme si de rien n’était !
« - Soit je passe par le hameau de Frênetordu.
- Mais pourquoi tu viens par là ? C’est pas un coin à ballade !
- Ouai mais j’aime bien venir ici, voir la ville et le paysage. Et puis derrière il y a un petit sentier que j’aime bien. Il va à la chapelle St François de Salle.
- Ah, je le connais pas celui là… en fait je me ballade peu. Les seules que je fais me mènent ici. J’aime bien venir ici, parce que j’oublie alors la vie quotidienne, bien que se soit de plus en plus difficile…
- ne t’en fais pas je suis là … »
Gaétan trouva sa phrase à la fois bien profondément puérile et beaucoup trop osée. Mais elle fit du bien à Gwen : enfin une présence amicale avec elle, c’était déjà énorme. Gaétan aurait tant voulu lui dire ce qu’il pensait vraiment d’elle, il avait une envie folle de l’embrasser, de prendre sa petite main dans la sienne. Mais il ne trouvait pas la force en lui pour faire le grand saut. Il ne l’avait d’ailleurs jamais trouvé, et cela l’énervait au plus haut point. Il s’en voulait, et il en avait honte et très peu de gens le savaient. Elle était là, devant lui, souriante, radieuse. Elle le mettait vraiment dans tous ces états. D’accord, ce n’était pas la plus jolie fille qu’il connaisse, mais il était bien avec elle. En fait c’était beaucoup plus que cela. Ici la beauté physique n’avait aucun sens. Non, plus que la fameuse « beauté intérieur ». Très étrange sensation par ailleurs. Il comprit alors que ni l’une ni l’autre de ces beautés n’existaient. Ils n’existait qu’une seule chose : l’Amour. C’était comme s’il voyait plus loin, plus loin que ce corps, plus loin que laissaient transparaître ses paroles. Il la voyait comme la voyait son amour : belle. Et il restait là à la regarder, à essayer de dissimuler bien maladroitement ses sentiments.

Gwen n’avait jamais était si bien, ou tout du moins, pas dans ses souvenirs, depuis bien longtemps. Elle était au nirvana. Elle n’avait pas envie de le quitter, elle voulait que ce moment s’éternise. Mais cela faisait déjà un moment qu’ils étaient la, les deux, à se regarder. Alors elle eu une idée.
« - Ca te dirai une ‘tite ballade ?
- Ouai, pourquoi pas. On va où ?
- Si tu me montrais ton petit sentier ?
- Ok. Mais on repassera alors par la pour reprendre mon vélo
- Oki, pas d’probleme »
Ils se levèrent alors et descendirent de la tour. Une fois en bas, Gaétan tourna vers la droite. Il se dirigea vers un bosquet de frênes. A son pied, il y avait en effet un petit sentier qui partait de là. Ils le prirent. Le sentier était très étroit au début, et ils durent alors arrêter de parler et marcher l’un derrière l’autre. Mais au bout de 500 m environ, ils purent de nouveau marcher cote à cote. Depuis le sentier qui était a flanc colline, on voyait un grand panorama. Au loin, on apercevait, perdu dans la brume bleutée, la ville de St Benoit. C’était la ville majeure de la région. Plus proche, quand on se retournait, on pouvait voir dépasser des arbres la vielle tour, et dans le creux de la vallée, on apercevait un petit bout de Falblanche, d’où ils venaient. Le sentier surplombait un petit lac où le chemin descendait, pour remonter sur la colline d’en face, où trônait la chapelle. C’était une petite chapelle, de style roman, construite en pierre de la région, du calcaire blanc. Elle était vraiment très joli vu de là, une vrai carte postal, avec la lumière rasante de fin d’automne. Les deux chênes avaient encore leur robe dorée. C’était les deux seuls arbres de la colline.

Après une petite marche ils arrivèrent enfin au pied de la chapelle. Ils en firent le tour, puis allèrent s’asseoir au pied d’un des deux chênes. Ils restèrent là un petit moment à parler. Le monde autour d’eux était bien paisible, dans ce banal mais si beau soir d’automne, et à part quelques oiseaux enchantant l’air de joyeuses trilles, il n’y avait personne pour les déranger. Un rêve pour Gwen.
Elle l’aimait, maintenant elle en était sur. Il état sympa, il avait son charme, sa maladresse et sa gentillesse le rendait terriblement craquant, ils riaient bien ensemble. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait plus fait rire volontairement quelqu’un, et cela lui procurait un plaisir quelle ne connaissait plus. Elle se sentit plus ferme sur ses fondations, plus confiante. Mais pour l’instant, elle n’attendait qu’une seule chose : qu’il lui prenne la main. Mais quand allait-il se décider ? Au bout de quelques minutes elle décida de passer à l’action. Elle voulu lui dire ce si beau « je t’aime », mais les mots, traîtres qu’ils sont, ne voulurent sortir. Alors elle continua de parler avec lui, attendant un geste de sa part.
Cependant, comme il semblait être dans la même situation, elle se décida. Sa main alla doucement dans la poche de Gaétan, et elle se serra contre lui. « J’ai froid » dit-elle simplement comme explication. Mais Gaétan ne fut pas dupe. Il prit sa main et la serra dans la sienne. Alors la tête de Gwen se lova dans son cou et l’entendu dire, dans un timide murmure, la gorge noué, un si simple mais si beau « je t’aime », auquel il répondu cette grande phrase : « moi aussi »

Gwen essuya à cet instant une larme. La petite sirène savait que la tempête était passée. Après la pluie, le beau temps. Mais le chemin serait encore long … la vie peut-elle donc être belle ?

FIN
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